Diagnostic de santé de la ville de Sevran : une méthodologie pour les ateliers santé ville. Sébastien LODEIRO
Les objectifs de cette étude, demandée par la ville dans le cadre de la
démarche des ateliers santé ville, sont de mieux connaître l’état sanitaire et
social de la population de la ville de Sevran, et ce, afin de pouvoir définir
des priorités pour sa politique de santé dans le cadre du développement urbain.
Cette démarche est promue par la DIV (Délégation Interministérielle à la
Ville).
Pour l’AFRESC, mieux connaître l’état de santé de la population n’est pas un
but en soi, mais un moyen en vue de permettre à la population d’accroître son
contrôle sur sa propre santé, comme le stipule la charte d’Ottawa de la
promotion de la santé. Ainsi, l’accès à la santé ne se limite pas à faciliter
l’accès aux soins, même si cet accès est encore inégal. L’accès à la santé
passe par l’accès à l’information et à la connaissance.
Il est donc évident qu’une démarche visant à permettre aux habitants
d’accroître leur contrôle sur leur propre santé ne peut pas se faire sans eux.
Mais pourquoi viser cet auto-contrôle ? Parce que être en bonne santé dépend de
la capacité de chacun, individuellement, mais aussi collectivement, à se mettre
en projet de santé. Cette capacité est évidemment dépendante de facteurs
économiques, sociaux et culturels.
La méthode de diagnostic vise à ce que le diagnostic soit issu de, et fait avec
les habitants. Démarche cohérente avec les objectifs : réfléchir aux enjeux de
la santé d’une ville où l’on habite, c’est aussi mieux comprendre comment
" fabriquer " sa santé. C’est pourquoi la méthode de diagnostic est
participative. La participation veut dire pouvoir débattre, faire de la santé
un objet de réflexion (de recherche) collective pour les gens. En ce sens,
permettre à la population de se mettre en recherche avec les professionnels est
une vraie démarche d’éducation pour la santé.
La définition des priorités d’actions de santé sur la ville est issue d’une
démarche à la fois scientifique et politique, laquelle permet de créer une
dynamique de travail en réseau avec tous les partenaires.
La méthode est à la fois :
Participative, en permettant au maximum d’acteurs de s’impliquer dans des
groupes de travail : ateliers de recherche coopérative.
Générative, en mettant en place une adaptation progressive de la démarche en
fonction de la dynamique locale, des avancées, des découvertes, des remises en
question, des confirmations qui doivent toujours être possibles.
Et enfin incitative, en permettant au mieux l’expression des attentes et
perceptions du public et des élus locaux et des professionnels, grâce à
l’utilisation de techniques d’enquête : entretiens, entretiens collectifs,
enquêtes par questionnaire.
Les différentes étapes de ce diagnostic ont combiné :
Une étude démographique et épidémiologique de la ville.
Une étude du système d’information existant dans la ville : sur quelles
données et informations reposent les politiques et projets de santé de la
ville.
Une série d’entretiens collectifs avec la population dans les quartiers.
Une enquête par questionnaire auprès d’un échantillon représentatif de la
population.
Des ateliers de recherche coopérative réunissant population, élus,
administratifs et professionnels, et travaillant, à partir des résultats de
l’étude, à la définition des priorités et des actions envisageables.
La mise en place d’un observatoire permanent des questions de santé dans la
ville.